Le papa d’une petite fille souffrant d’un handicap mental sévère m’a demandé en quoi consistait la cynothérapie. S’agissait-il d’une « n-ième » psychothérapie pour sa fille ? On lui en avait déjà proposé tant, avec chaque fois la promesse d’un remède unique et quasi miraculeux…
Ou étais-je en train de louer les bénéfices d’une nouvelle forme de thérapie (qui lui semblait pêcher par sa marginalité), en l’occurrence une TAA ou « thérapie assistée par l’animal » ?
Non, je ne lui proposais pas une thérapie de plus ; non, je ne pratique pas de psychothérapies pour enfants en me servant d’animaux. Je ne suis pas psychothérapeute.
Je suis philosophe, spécialisée dans la question de l’animalité. Monitrice en éducation canine, je m’occupe principalement de ré-éducation comportementale. Je suis aussi éleveuse de chiens, et attentive à produire des chiots « bien dans leur tête » et aptes à côtoyer les humains.
Munie de ces trois bagages, mon souci est aujourd’hui, au sein de l’ASBL Canimôme, de mettre concrètement en relations des enfants et des chiens, afin que ces contacts soient riches et épanouissants pour les deux parties.
Enseignante dans le secondaire il y a quelques années, je m’intéresse toujours à ce qui peut contribuer à l’accroissement des « possibilités d’être » des jeunes et des enfants (savoir-faire, savoir-être). Le chien, dans certains cas, peut jouer un rôle formidable.
Pour mieux situer l’enjeu de la cynothérapie, je commencerai par rapidement rappeler ce qu’est une TAA (thérapie assistée par l’animal), et comment elle a vu le jour. Des critiques en ont été faîtes, qu’il ne faut pas gommer. Je tâcherai enfin de dégager les objectifs propres de la cynothérapie.
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